Chez le psy

Publié le par fabrice

Parce qu'il déprime quand il se rend à son travail, X suit le conseil de ses amis et va chercher le soutien d'un psychologue. En entrant dans le cabinet d'un spécialiste qui lui a été vivement recommandé par un collègue, il tente de rebrousser chemin tant l’idée de se trouver en ce lieu lui paraît saugrenue. Mais, la voix de la secrétaire qui l’accueille à la porte l’en dissuade. Il ne peut alors que répondre aux questions que cette fille mal dégrossie lui récite, sans le regarder, pour remplir sa fiche. «C’est ce que je fais pour tous les nouveaux patients», murmure-t-elle en écrivant. Cette première épreuve terminée, X fut invité à prendre place dans une salle d’attente archicomble. Avant que son tour n’arrive, il fourre son nez dans de vieux magazines qui garnissent la table oblongue trônant au milieu de la salle. Il veut éviter de croiser les regards les autres patients qui s’emberlificotaient les doigts en prenant un air pensif. «A quoi peuvent-ils penser?», songe X en sentant le remugle du papier sali d’un vieux magazine qu’il tient tout près de ses yeux pour donner l’impression qu’il était un attentif lecteur. Au bout de cent trente questions du même genre qu’il s’est posé et dont aucune ne trouva réponse, X entend la laide secrétaire crier son nom. Il sursaute et se dirige en trottant vers le bureau du psychologue où ce dialogue a lieu:
-         Assieds-toi !
-         Merci docteur !
-         De quoi souffrez-vous?
-         Je ne veux plus travailler docteur. Je n’aime plus mon travail. Quand je m’y rends c’est comme si on me conduisait à la potence. La nuit, quand je pense que je vais encore me rendre le lendemain à mon boulot, j’en perds le sommeil…
-         Eh bien démissionnez et changez de boulot, qu’est-ce que vous attendez ?
-         J’attends que l’économie nationale se développe suffisamment pour que les chômeurs trouvent du boulot pour que j’aie, moi, plus de chance de retrouver du travail.
-         Ce n’est pas une mauvaise idée. En attendant, suivez rigoureusement ce traitement. Il vous donnera plus de patience. Voilà (il tend l’ordonnance à X), réglez à la réception, merci !
-         Comment ça ? Ma séance est terminée ?
Voyant que sa question est restée sans réponse, X jette l’ordonnance et se sauve en courant. Ce faisant, il lance: «Je vous réglerai quand j’aurais trouvé un nouveau boulot».
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